Pour notre dernière semaine en Guadeloupe, on voulait découvrir la Grande-Terre, la partie nord de l’île. Contrairement à la Basse-Terre, montagneuse et dotée d’une végétation luxuriante, la Grande-Terre a peu de relief et est plus aride. Il y fait plus chaud et sec aussi que le sud de la Guadeloupe. On y retrouve notamment les plages les plus fréquentées, dans le secteur de Ste-Anne et du Gosier. Certaines plages y sont aussi réputées pour le surf.
On a donc loué une maison créole que j’avais repérée sur le blog d’une voyageuse http://www.wlaps.com, soit le gîte Cocoloba (qui signifie palétuvier) situé près de la petite ville Le Moule. La maison se trouve dans un magnifique jardin tropical sur la propriété du locateur. On y est très tranquille et l’endroit est bien agréable et la petite cuisine est fort bien aménagée. C’est important pour nous, car on aime bien cuisiner. La maison est ouverte sur le jardin et on dort sous la moustiquaire sans climatisation. Anne-Marie avait tout l’espace nécessaire pour installer son matériel d’art.








À 5 minutes de marche, il y a le très beau site des Portes de l’Enfer (à l’est) qui est en fait une petite anse bordée d’une plage. Un escalier de pierre nous y conduit. Cette partie de la Guadeloupe est du côté de l’océan atlantique où la mer est plus agitée et où les arrivages de sargasses sont plus fréquents comme lors de notre passage dans ce lieu.






La Pointe des Châteaux
Un des endroits les plus visités en Guadeloupe est la Pointe des Châteaux, à l’extrémité sud-est, qui doit son nom à la forme des rochers découpés par le vent. Nous voulions y être au lever du soleil vers 5h30 pour admirer le spectacle au meilleur moment de la journée. Le site est sublime le long de la falaise rocheuse. Et ce matin là, le soleil était bien au rendez-vous.






Le Moule
Le Moule est une petite ville charmante et très antillaise. Quelques plages bordent le coin. Elles sont agréables, mais il faut aller assez loin pour avoir suffisamment d’eau pour nager. Ce ne sont pas des plages coup de coeur en ce qui nous concerne et les sargasses y sont plus présentes aussi.
Nous nous sommes promenés à pied une journée dans la ville pour la découvrir. La chaleur intense nous a tout de même obligés à prendre de fréquentes pauses. L’air n’est pourtant pas lourd d’humidité, mais le soleil tape fort dans les rues vers midi. On a vu l’église St-Jean Baptiste, de style néo-classique, qui domine le centre.












La Case à Saveurs
Nous avons mangé dans un restaurant local très agréable, la Case à Saveur. On nous accueille simplement et la dame qui nous sert est très amicale. L’accent canadien français (comme ils disent ici) est toujours une bonne entrée en la matière pour discuter. La propriétaire qui passe d’une table à l’autre nous donne du: « Ça va mes doudous chéris? » On se commande donc un planteur (servi ici avec du rhum Damoiseau, la distillerie de la Grande-Terre). Woah! Il est bien dosé le planteur. Dans la chaleur ambiante, les discussions en créole, avec la mer toute proche, on reçoit nos assiettes de dorade grillée et de colombo de cabri. Que ça sent bon comme toujours! Pendant qu’on se délecte de nos plats, une altercation a commencé dans le rue. Deux types s’engeulent en créole, et tout le personnel du resto s’y met pour les calmer. Ça va durer une bonne dizaine de minutes. Il y a pas mal d’ambiance dans le coin… 😊






Les traces de l’esclavage à Petit Canal
Les traces de l’esclavage sont présentes à plusieurs endroits en Guadeloupe. Aujourd’hui, Anne-Marie nous conduit à Petit Canal, plus particulièrement sur le site des Marches des Esclaves qui est chargé d’histoire, de souffrances et d’émotion. On y découvre cinquante-quatre marches en pierre de taille, au pied de l’église, qui mènent à l’esplanade où étaient vendus les esclaves dès leur descente de bateau. Du haut de l’esplanade on aperçoit le port où les bateaux accostaient avec leur marchandise humaine. On s’y promène en silence tant le lieu inspire humilité.





Située tout près de ce site, il y a aussi la prison des esclaves dont les vestiges sont recouverts et maintenus en place par un figuier maudit.





Le cimetière de Morne-à-l’Eau
Au centre de la Grande-Terre se trouve le village de Morne-à-l’Eau avec son impressionnant cimetière et ses imposantes tombes en damier noir et blanc ressemblant à de petites maisons. La plus vieille tombe remonte à 1847 et le tout marque une rupture avec la période esclavagiste, les esclaves étant le plus souvent enterrés hors des cimetières. On s’y promène comme dans un petit village un peu comme un labyrinthe.



La distillerie Damoiseau
Je termine cet article par la visite de la distillerie Damoiseau, la seule distillerie de la Grande-Terre. La production de rhum étant une activité très importante en Guadeloupe, la visite des distilleries nous apparait aussi une excellente façon de découvrir l’histoire de cette île. Nous sommes donc chanceux lors de notre visite, car la distillerie est en pleine production et on peut la visiter librement à peu près partout incluant là où l’embouteillage se fait. Les camions de cannes à sucre arrivent régulièrement et le broyage de la canne répand son odeur typique de jus de canne à sucre qui commencent tout de suite à fermenter dans les immenses cuves à ciel ouvert. C’est l’odeur du vesou qui est le moût extrait de la canne à sucre et qui est la base du rhum agricole, ce rhum blanc au parfum incomparable. Lors de notre visite, Anne-Marie a demandé un renseignement à Richard, un employé, qui a pris par la suite du temps pour nous faire une petite visite guidée. Il avait déjà été au Canada alors quand il a reconnu notre accent, il s’est fait un plaisir de nous jaser un brin et de nous faire goûter la rhum à sa sortie du distillateur tout en haut de la colonne de distillation.









