Admirable Blue Ridge Parkway

Admirable Blue Ridge Parkway

Perdu dans mes pensées en contemplant les cimes bleutées au loin de ces montagnes de chaque côté de la route paisible, mais souvent vertigineuse que je parcoure, et bercé par le son ronflant de ma moto et le soleil qui me chauffe, j’essaie d’imaginer les gens qui sont venus construire cette route dans les années 30 lors de la récession de l’époque! Près de mille kilomètres à travers les Appalaches…

Les préparatifs…

Pour ce premier long périple solitaire en moto, j’avais décidé de parcourir le Blue Ridge Parkway, en Caroline du Nord et Virginie, en commençant par le sud de cette fabuleuse route de montagnes que j’avais découverte en fouinant à la bibliothèque, rayon voyage. J’y avais trouvé ce parcours très prisé des motocyclistes américains. Je trouvais que c’était loin et audacieux comme voyage seul, et je changeais souvent d’idée, mais ça m’attirait…

Comme hébergement, j’avais choisi de faire du camping tout au long de la route histoire de tester la formule moto camping. Et aussi parce que j’aime ce mode d’hébergement en contact avec la nature. J’ai donc acheté un sac étanche, pour installer sur le siège derrière moi, ce qui me faisait aussi un dossier bien agréable pour de longues journées à moto et où tout le matériel de camping était rangé. Dans les trois valises rigides qui équipent la moto y étaient rangés vêtements, impers, nourriture et matériels pour cuisiner. J’avais aussi un sac qui se place sur le réservoir pour mon équipement photographique, cartes, portefeuille, cellulaire, tablette, et autres petits cossins. Ce sac bien pratique se convertit en sac à dos au besoin pour des randonnées pédestres ou des séances de photos que j’aime faire lorsque se présente l’occasion. La V-Strom est en ordre et j’avais testé le tout dans une petite virée au Vermont la semaine précédant mon départ. D’ailleurs à la frontière américaine, le douanier me trouvait louche de partir pour un jour seulement avec tant de matériel! Donc je suis fin prêt pour mon départ, assurance voyage et remorquage compris.

Le départ….

Réveillé à l’aube, je mange un peu et embarque tous les sacs. Après avoir embrassé mon amoureuse, je me retrouve pile à 6 h sur la moto pour quitter Montréal, en route vers la 87 direction Albany dans l’état de New York! La griserie du voyage me gagne d’autant plus qu’il fait un temps magnifique et qu’à cette heure la route s’offre aux grands périples! Je pars avec la bizarre impression que je ne reviendrai peut-

être pas! Peut-être que tous les grands voyageurs connaissent ce sentiment au moment du départ! Bon, comme je dois faire 2000 km avant d’entamer le Blue Ridge par le sud via le village de Cherokee en Caroline du Nord, mon intention aujourd’hui est de faire 800 km, pour diviser la descente vers le sud en trois jours, et me trouver un camping dans le coin de Scranton en Pennsylvanie.

Une fois dans les Adirondack le paysage est magnifique, mais le mercure descend à 12 C… et là je gèle sur la moto, car, il faut soustraire 10 degrés pour obtenir le facteur de refroidissement « motocyclien « ! À la première aire de repos, je me réchauffe et puis j’enfile tout le linge chaud que j’ai apporté. Mais vers midi, à proximité de Binghamton, la T grimpe tranquillement vers les 30C! Ouf, j’enlève tous mes vêtements chauds!!!! Comme je m’arrête pour manger mon lunch, j’en profite pour faire un retrait au guichet, histoire d’avoir des liquidités en argent américain… et là je constate avec dépit que j’ai bêtement oublié ma carte interac chez-nous, probablement hier soir en allant acheter des provisions à l’épicerie! Comment se fait-il qu’avec tous les préparatifs que je fais depuis un mois, j’aie pu oublié ce petit bout de plastique si essentiel!!! Heureusement, j’ai ma carte visa et je vais me débrouiller avec! Bon je reprends la route et vu la qualité du bitume, ça roule bien sur les autoroutes américaines, la moto à 130-140 km/h file comme un charme, même bien chargée. Le paysage est assez montagneux tout au long de cette journée. Après les Adirondacks, les Catskills se profilent maintenant au sud de ma route. C’est magnifique!

Vers 17 h, lorsque mon odomètre marque 800 km et que mon dos et mes fesses déclarent forfait, je cherche un lieu pour dormir. À Pine Grove en Pennsylvanie, non loin de ma route, je trouve un petit camping tranquille en cette saison. À la fin de cette première journée, je suis bien content d’avoir pensé à enfiler mon short de vélo… ça aide énormément au confort fessier!

J’installe donc mon campement sur le bord du ruisseau, mange frugalement, bois une mauvaise bière (pas d’alcool dans les épiceries et dépanneurs en Pennsylvanie) et me fais un feu pour m’installer confortablement pour lire sur ma chaise démontable. Il fait un noir d’encre et bercé par le chant du ruisseau, je m’endors….. et soudain PLOUF…. juste à côté de moi un bruit dans l’eau me fait sursauté et comme j’y vois rien, je cherche en vitesse ma lampe de poche, qu’évidemment je ne trouve plus. Je ne bouge plus et j’écoute attentivement pour voir d’où le bruit venait. Là, je me rends compte que le cours d’eau fait toutes sortes de sons, de plocs, de ploufs et que peut-être, j’ai amplifié dans mon demi- sommeil ce que j’ai entendu il y a quelques minutes. Je retrouve enfin ma lampe et je ne vois rien de plus que la nature! Tout de même par prudence je déplace ma tente en m’éloignant du ruisseau… au cas où! (franchement, comme si ça changeait quelque chose!) Ce petit camping si paisible à l’heure du souper m’apparaît tout d’un coup hostile!

Les autoroutes américaines…. et les paysages de Virginie!

Lorsque je me lève le lendemain matin, heureux d’être encore en vie, il pleut doucement et je n’ai pas bien dormi, car la petite route voisine du camping s’est révélée passante toute la nuit. Au moins la température est douce. Une fois sur la route, je traîne un peu à Pine Grove pour faire quelques photos d’une jolie église. Puis, je découvre les grosses autoroutes américaines, la semaine ça circule très vite sur la 81, et il y a beaucoup de camions. Contrairement à la plupart des motocyclistes, j’aime bien les autoroutes, car on peut y rouler à haute vitesse. Et j’aime la vitesse!!! La sensation de sentir l’asphalte tout proche qui défile à cent miles à l’heure (comme le chantait Jean-Pierre), l’agréable combat avec l’inertie, le vent qui s’engouffre de tous les côtés et le temps libre pour laisser ses pensées se promener! Pas de musique en moto! Alors je médite…. Par contre aujourd’hui, je trouve ça plus fatigant de rouler sous la pluie, mais mon imper est efficace et mes bottes achetées au printemps aussi. Les gants de canot acheté à La Cordée, sont très confortables. Je quitte ainsi la Pennsylvanie, traverse le Maryland et pour dîner je m’arrête à Martinsburg dans une grosse épicerie où je peux faire des provisions et aussi acheter du vin. Une fois à la caisse pour payer, la caissière me demande ma carte pour s’assurer que j’avais bien

21 ans, l’âge légal en Virginie Occidentale pour acheter du vin!!! Évidemment, ça me fait bien rigoler et je lui dis que je veux bien croire que j’ai l’air plus jeune que mes 49 ans, mais quand même pas si jeune! Rien à faire elle n’en démord pas et après avoir vu ma carte, elle me dit de prendre ça comme un compliment finalement et puis que j’avais un bel accent….. De retour sur la route, il pleut ainsi quelques heures, jusqu’en Virginie, puis soudainement comme dans les films, le soleil et la chaleur m’inondent d’un seul coup! La brume se lève et le paysage verdoyant de la Virginie apparaît dans toute sa splendeur. En motocyclette, ces moments sont tout simplement magiques! Après la pluie, l’air chaud m’enveloppe et me sèche rapidement. Peu après, j’arrive dans la région nord du Blue Ridge. Mais je vais patienter encore deux jours, car je veux faire la route en commençant par le sud. La région est montagneuse et l’été est déjà bien installé ici. Après 600 km de route aujourd’hui, je m’arrête à Lexington qui est une magnifique petite ville entourée de montagnes. Arrivé en ville je suffoque littéralement sous mon imper et je me gare pour me déshabiller en vitesse. Ha, il était temps… un vrai sauna. J’en profite ensuite pour prendre un excellent espresso et un scone aux pommes au Lexington coffee shop, typique café bistro du coin, puis je vais au kiosque de renseignements touristiques. La dame à l’accueil me conseille de dormir au camping municipal de Buena Vista tout près et magnifiquement situé aux abords des montagnes. Comme c’est la période hors saison, l’endroit est très tranquille et le gardien me dit de me camper là où je veux et de revenir payer le lendemain matin!!!! Un agréable camping m’attend et une heure plus tard, un bon repas aussi.

 
Un mémorable orage me réveille en pleine nuit, mais ma tente tient le coup et le matin suivant, il fait beau de nouveau et les oiseaux chantent pour me réveiller. Ça me prend 90 min, pour lever le camp et déjeuner. Je commence à savoir où placer les bagages pour que ce soit plus pratique le jour pour avoir accès à mon imper, mon appareil photo ou des vêtements plus légers que je dois continuellement sortir ou ranger selon le temps! Après avoir payé un gros 10 $ pour ma nuit, une heure plus tard je bifurque sur l’autoroute 77 et qui par une descente vertigineuse, où j’aperçois des rampes de secours (pour les poids lourds) à très forte inclinaison qui remonte dans la montagne, me mène dans la plaine en Caroline du Nord vers Charlotte à l’est du Blue Ridge. C’est vraiment une magnifique autoroute. En suivant les conseils de mon guide Ulysse (le livre….,) je me rends à Athens, où je vais dormir, décrite comme une agréable petite ville pleine de restos et de cafés, en Georgie, pour entreprendre le Blue Ridge Parkway
en passant par les National Forest Chattahoochee et Nantahala qui vont me mener à Cherokee en Caroline du Nord, là ou commence la mythique route! Mais des orages menaçants me ralentissent constamment durant la journée et c’est vers 19h enfin que j’arrive en ville et manque de chance, le kiosque touristique est fermé depuis une demi-heure. Comme je trainais sur le stationnement en me disant que ce serait bien d’essayer un des restos du coin, la dame de l’information apparait soudainement et décide de faire des heures supplémentaires pour me renseigner sur sa ville! Vu l’heure tardive et comme il n’y a pas de camping près de cette ville, je dors dans un des nombreux hôtels du coin qu’elle me suggère. Une fois installé, je trouve un bistro, The Globe, très animé, mais hélas, la cuisine vient de fermer… je me reprends avec une bière pression et des chips! Je bouquine un peu et regarde mes photos sur ma tablette électronique et profite aussi du Wi-Fi.
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Puis 2000 km au sud….

 

Pour cette 4e journée, il fait beau et chaud déjà tôt le matin. Et enfin congé d’autoroute pour 3 ou 4 jours. Après quelques routes secondaires assez ressemblantes au Québec, j’entre dans la Chattahoochee National Forest, où la montée toute en courbes serrées me surprend et fait mon bonheur… génial, et il faut être bien concentré. Sans cesse j’incline ma monture d’un côté puis de l’autre sur la route en lacet pendant une vingtaine de minutes.. Arrivé au sommet, le thermomètre chute de quelques degrés et une bruine arrose le paysage. Le temps est devenu nuageux et un brumeux. J’en profite pour faire quelques photos et comme je suis seul sur cette route, les paysages sont inspirants. Quelque 50 kilomètres plus loin, je m’arrête pour dîner et prends un mémorable repas à Franklin au Connection Cajun Cafe. La blue crab soup et le shrimp grit, deux spécialités de la maison, sont tout simplement excellents, et l’accueil est chaleureux. La serveuse me conseille bien pour les plats et elle est jasante. Le resto est typiquement louisianais…le genre qu’on y viendrait à toute les semaines. Puis je poursuis mon chemin par la route 28 et là encore des courbes et des courbes….je m’amuse comme un enfant et y a de quoi pratiquer sa technique. Comme le ciel s’est finalement couvert de nouveau et qu’on ne voit plus les montagnes, je décide d’attendre au lendemain pour entamer le Blue Ridge pour avoir une vue dégagée et je campe donc dans un beau petit camping familial, le Deep Creek à Bryson. Dans la soirée sur le bord de la rivière, j’ai une discussion fort sympathique avec un Louisianais à l’accent américain prononcé. Aïe, je dois faire un effort de concentration pour bien comprendre. Pas facile après une journée de moto et un verre de vin…peu après je m’endors au son du cours d’eau.

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Admirable Blue Ridge….

Avec le chant de la rivière pour bien dormir, je me réveille en pleine forme pour affronter enfin aujourd’hui le Blue Ridge Parkway! Je suis excité, comme lorsque j’étais petit à Noël et qu’enfin je pouvais déballer mon gros cadeau! À Cherokee, pour faire durer le plaisir, je prends le temps de visiter un pittoresque kiosque de « peanuts bouillies ». Phil le bouilleur me raconte généreusement une partie de sa vie….et me donne un sac de peanuts! Une demi-heure plus tard, je reprends la route et finalement j’entre dans le mythique parc Blue Ridge….on monte et on monte, forêts et courbes, et en plus je suis seul sur la route! Après 20 min de montée, soudainement, le paysage s’ouvre a plus 5000 pieds d’altitude et s’offre à ma vue, et ce sera comme ça pendant 3 journées entières!!! Des montagnes à perte de vue, des massifs bleus, une jolie route tranquille, des fleurs…Fréquemment, il y a un belvédère pour observer le paysage et indiquer l’altitude. Et dire que cette route a été conçue dans les années 30…C’est vraiment dans ces moments que le voyage à moto prend tout son sens pour moi. La vue imprenable que j’ai sur le paysage, mais aussi sur le ciel et puis les odeurs envoûtantes et le vent….

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Et voilà que je traverse aussi des tunnels pittoresques, sombres et humides. Mon 35 mm ne dérougit pas, car je m’arrête souvent pour faire des photos. Encore plus majestueux que je ne l’avais imaginé. À un moment donné, une sympathique famille qui s’habille comme des Quaker, s’arrête en même temps que moi pour faire des photos. Les parents en habits traditionnels ainsi que leurs trois enfants en habits très colorés tranchent dans ce décor. Ils voyagent dans un vieux motorisé. On se suit de belvédère en belvédère en s’émerveillant ensemble des paysages.. Après quelques heures à ce rythme, je décide d’arrêter à l’arboretum situé sur la route, histoire de se dégourdir les jambes et de voir le jardin botanique local. Il y a même une exposition sur les « wicked plants ». Le mercure se tient autour du 30 C et je fais une agréable visite de jardin dans ce cadre magnifique des Appalaches en Caroline du Nord. Comme la journée avance, je dois me trouver un camping. Il y en a neuf le long du Blue Ridge parkway, premier arrivé premier servi pour la modique somme de 16 $. Et la plupart offrent des activités telles que la randonnée pour voir une chute ou autre…Celui que je trouve, Crabtree Fall, est agréable et bien boisé. Je me trouve rapidement un site et 15 min après la tente est montée. J’ai même le temps de faire une petite randonnée pour aller voir une chute du même nom et faire quelques photos. Je profite toujours de mon repas du soir pour prendre quelques notes sur ma journée et jeter un coup d’oeil à mes photos en dégustant un verre de vin.

Une merveilleuse nuit silencieuse sur le Blue Ridge. Les montagnes appalachiennes du sud abritent une faune semblable à la nôtre au Québec, mais aucune bestiole ne vient troubler mon sommeil. Je me lève tôt…. j’aime bien rouler dans la fraîcheur matinale et les photos à prendre sont plus belles le matin aussi. La route est tranquille et lumineuse. Juste avant de traverser le fameux Lynn Cove Viaduc, je m’arrête pour une petite marche en forêt pour voir une autre chute et faire quelques photos. Un peu plus loin, il y a aussi un centre d’interprétation et un sentier qui permet de voir la structure sous le viaduc. D’ailleurs tout le long de la route, il y a des centres d’informations très bien conçus. Ça vaut la peine de s’y arrêter pour en apprendre sur le coin. Comme il fait déjà chaud, je transgresse la règle de garder mon blouson en tout temps et je roule en T-shirt. Mais si le temps est chaud sur les montagnes, l’air est souvent frais dans les endroits ombragés. C’est magnifique, je roule pratiquement seul, j’ai même croisé deux chevreuils, et le paysage est toujours aussi pittoresque. Avec le son de ma moto, les vibrations du moteur, le vent, le soleil….Voilà le plaisir à l’état pur du motocycliste. Un peu plus tard dans la journée, j’arrive au sommet du mont Mitchell, le plus haut à l’est du Mississippi avec ses 6550 p d’altitude, la vue circulaire qu’on y a est tout simplement magnifique. Il y a même un petit camping rustique désert à proximité. Mais l’air frais et instable du sommet me pousse à aller camper plus loin sur le chemin, ainsi qu’une pancarte qui annonce que des ours rôdent à proximité!!! Vers 16 h et comme presque à tous les jours, le ciel devient menaçant, mais la pluie ne viendra pas non plus aujourd’hui. Vers le mile 235, j’arrive dans la portion virginienne du Blue Ridge qui couver deux états.

Je me trouve un camping au Rocky Knob, assez similaire au précédent en terme d’installation. Pas trop de monde pour un beau vendredi soir. Une fois installé, j’en profite pour aller marcher sur le Rocky Knob, par un sentier qui me mène à un refuge au bord d’un escarpement avec une belle vue. Il y a d’ailleurs une multitude de sentiers tout au long de cette route, dont certains rejoignent le très réputé sentier des Appalaches.

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Et le retour…

Après une autre excellente nuit paisible au sommeil réparateur, je pars tôt comme à mon habitude et la journée s’annonce belle une fois de plus. Aujourd’hui le paysage, en Virginie, devient plus vallonneux avec quelques fermes ici et là. Il y a peu de belvédères et les courbes moins fréquentes. Les collines sont très verdoyantes et fleuries. Lors de ma pause pour dîner, j’entends le gazouillement d’un oiseau à proximité. Il se laisse photographié sans même broncher. En reprenant la route, je constate qu’il y a plus de circulation que les jours précédents. Et c’est normal puisqu’on est samedi et que c’est le début d’un long week-end. D’ailleurs, mon périple à travers le Blue Ridge tire à sa fin. Les bornes de distance indiquent qu’il me reste à peine 50 km à faire avant la fin. Cette dernière partie est très escarpée et tout en courbes. C’est vraiment le paradis de la motocyclette pour la qualité de la route, mais aussi pour la beauté du paysage. Je croise aussi quelques valeureux cyclistes qui s’attaquent aux montagnes. Mais comme toute bonne chose a une fin, me voici au dernier kilomètre ….et c’est aussi ici que débute le Skyline Drive, parc national dont la route s’étire sur 160 km. En fait ça ressemble au Blue Ridge, mais la vitesse est limitée à 60 km/h. Il y a trois campings dans le parc, mais ils affichent déjà complet. Tant pis je camperai plus loin. La circulation est plus dense et ça me prend trois heures pour le traverser. Il fait très chaud, 30 degrés. À la sortie du parc, à Front Royal, il fait si chaud (36 C) que la seule bonne chose à faire en ce moment est de rouler en moto dans le vent!!! Hélas de retour en Pennsylvanie, un ciel noir et menaçant m’attends au bout de la route tel un géant prêt à me dévorer (on en pense toutes sortes de choses assis sur une moto). Heureusement, je suis sauvé par un centre d’informations touristique qui m’héberge le temps que le monstre passe. Les alertes météos martèlent sans cesse de se tenir loin des fenêtres, j’imagine, pour ne pas être vu de cet assaillant. Je crois que le soleil m’a tapé sur le casque!!! Une heure plus tard, je repars malgré quelques grains de pluie. L’orage est parti vers le sud. Vers 22h, je me trouve in extremis un camping plein à craquer, mais étonnamment tranquille. Un bon samaritain (motocycliste aussi) me prête sa lanterne pour monter mon campement. Et je m’endors très rapidement comme toujours après une longue journée de randonnée en moto.

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Pour ma dernière journée, je m’offre le plaisir de battre mon record de kilomètre quotidien en roulant 960 km ce qui m’amènera à 20h à Montréal. Mon amoureuse m’aperçoit par la fenêtre et vient me rejoindre…puis les casseroles se mettent à faire leur tintamarre quotidien à ma grande surprise d’ailleurs, car pendant ces journées de voyage, j’ai oublié complètement l’actualité…les carrés rouges, les manifs étudiantes! Ce qui est une bonne chose en voyage pour bien décrocher…..

Sylvain

Mai 2012

Moto : Suzuki V-Strom 650 cc

Type : Routière aventurière

Conso moyenne : 4.3 L/ 100 km

Départ le 20 mai 2012 à 6 h

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